Les fêtes kichwas des Andes, en Équateur
Les Kichwas est une communauté d’Indiens d’Équateur, des peuples indigènes qui célèbrent leurs festivités en période de solstices et d’équinoxes.
En effet, le calendrier des fêtes traditionnelles dans les Andes est basé sur le cycle du soleil. Il ne s’agit donc pas d’évènements de nature religieuse mais d’évenements liés aux changements de l’environnement.
Au niveau de la ligne équatoriale on distingue principalement deux époques, l’une débutant le 21 mars et donnant donc lieu à la cérémonie du Paucar Raymi qui, en kichwa signifie la Fête de la Floraison, l’autre le 23 septembre avec la Fête de la Mère ou Koya Raymi. Il s’agit donc des équinoxes, lorsque le soleil est perpendiculaire à la ligne équatoriale, ne présentant donc pas d’ombre à midi ces jours-là sur le cadran solaire (il existe des lieux en Equateur où vous pouvez assister dans les meilleures conditions à ces instants magiques). A partir du 21 mars le soleil va donc « passer » du côté de l’hémisphère nord pour atteindre le plus bas niveau à l’horizon nord le jour du solstice. L’inverse se produit bien entendu côté sud à partir du 23 septembre, nous donnant ainsi des nuits de longueur égale à celle des jours.
Le 21 mars, fête kichwa
Le 21 mars est une date fondamentale dans les cultures andines car elle signifie le renouveau, lorsque le soleil s’installe sur son trône et fait bénéficier de son énergie de jeunesse toutes les expressions de la vie sur terre. Vous trouverez bien d’autres noms à cette fête mais l’esprit reste le même. C’est donc l’occasion de toutes sortes de rituels de purification, avec l’aide de l’eau et des fleurs.
Le 23 septembre, fête kichwa
Le 23 septembre est en revanche le moment où la Lune (Quilla en kichwa) et le Soleil (Inti) fécondent la Terra Mère, la Pachamama, initiant ainsi la période des pluies et des semences. Mais c’est aussi la période où les maladies sont plus courantes, ce qui amène à réaliser des rituels de protection en invoquant la Mère Lune et en se purifiant physiquement et spirituellement. C’est une fête, comme celle du 21 mars, de nature profondément féminine. Les rituels se feront dans les huacas (lieux sacrés ou chargés d’objets symboliques) correspondant souvent à des sources d’eau ou des grottes. Mais par le syncrétisme de la société il est fréquent que ces lieux soient substitués par des effigies catholiques, comme la Vierge Marie à l’équinoxe d’automne.
Le 21 juin, fête kichwa
Viennent ensuite deux fêtes d’essence plus masculine, celles correspondant aux solstices, lorsque le Soleil est le plus éloigné de la Terre. Tout d’abord le 21 juin, lorsque le soleil est le plus au Nord, avec une fête appelée Inti Raymi. Son pendant est la fête de Kapak Raymi, le 21 décembre, avec le Soleil le plus au Sud. Cette dernière correspond à une période de plénitude et d’abondance. Et on observe 3 jours de quiétude lorsque le soleil semble immobile aux points extrêmes, ce qui revient pour les cultures andines à symboliser la mort suivie de la renaissance. C’est donc souvent l’occasion de rituels d’enterrements symboliques pour ensuite ressusciter.
L’Inti Raymi, est la fête la plus importante du monde indien, la plus connue aussi. Elle coïncide durant tout le mois de juin avec les festivités du Corpus Cristi, de la Saint-Jean et de la Saint-Pierre.
C’est le moment où s’achève le cycle de la Nature qui voit la distribution de la récolte avant une période de repos bien méritée.
La réciprocité devient la valeur prépondérante de ces célébrations pour renforcer la cohésion sociale, les alliances entre familles, les promesses de mariages. Cela devient alors aussi un moment privilégié pour affirmer les pouvoirs politiques.
On voit bien ainsi que le calendrier solaire dans ces cultures est plus qu’un outil et qu’il est intimement lié au calendrier agricole et aux rythmes biologiques et naturels qui traversent la société dans son ensemble.
Cette cosmovision trouve son essence et ses représentations dans le symbole de la Chacana, omniprésente dans les Andes.