Durant votre séjour en Équateur, vous serez certainement amené(e) à passer quelques heures ou quelques jours en altitude (au-delà de 2 500 mètres). Terra Ecuador, expert terrain depuis 10 ans, vous dévoile ses conseils pour réussir votre séjour en altitude.

Origine du mal aigu des montagnes (MAM ou mal de l’altitude)

En altitude, la pression atmosphérique diminue : il y a moins d’oxygène disponible pour l’organisme. La quantité d’oxygène disponible à 3 000 mètres correspond aux deux tiers de celle disponible au niveau de la mer. À 5 000 mètres, elle est de moitié inférieure. L’organisme réagit à ce manque d’oxygène (ou hypoxie) de deux façons :

  • réaction immédiate

Accélération de la fréquence de ventilation et de la fréquence cardiaque, afin de capter davantage d’oxygène dans l’air et le transporter plus rapidement aux organes.
Cette réaction est coûteuse pour l’organisme au plan énergétique, car elle fait travailler davantage les muscles respiratoires et le cœur

  • réaction progressive

La réaction immédiate est remplacée ou complétée par un mécanisme plus économique : l’augmentation du nombre de transporteurs d’oxygène, c’est à dire les globules rouges.
Ils sont longs à fabriquer, il faut passer au moins une semaine en altitude pour voir augmenter leur nombre.

La fréquence de ventilation et le rythme cardiaque pourront alors ralentir, sans toutefois revenir aux valeurs de base.

Qui est affecté par le mal de l’altitude ?

On considère que le mal de l’altitude (ou soroche dans les Andes) affecte environ :

  • 15 % des gens à partir de 2 500 mètres
  • 60 % des gens à partir de 4 000 mètres
  • tout le monde en haute altitude (plus de 5 000 mètres)

À l’instar du mal de mer, le mal de l’altitude peut concerner n’importe qui. L’âge ou le sexe ne sont pas des facteurs de risque.

 

Quels  sont les symptômes du mal de l’altitude ?

La réaction à l’altitude est propre à chaque individu. La plupart du temps, le mal de l’altitude est bénin et se traduit par divers troubles qui surviennent séparément ou associés à d’autres, et ce dès les premières heures du séjour en altitude. Voici les principaux symptômes :

  • maux de tête
  • sensation de fatigue et somnolence
  • essoufflement
  • troubles du sommeil
  • vertiges et troubles de l’équilibre
  • perte d’appétit et troubles digestifs
  • nausées
  • irritabilité
  • diminution du volume des urines

 

Ces symptômes, fréquents et normaux, disparaissent généralement d’eux-mêmes (ou du moins s’atténuent grandement) après quelques heures en altitude et en ayant recours à des antalgiques (aspirine ou paracétamol).

Dans certains cas, on peut voir apparaître des complications graves : l’œdème pulmonaire (toux, crachats, lèvres bleues, insuffisance respiratoire) ou l’œdème cérébral (maux de tête intenses non soulagés par l’aspirine, vomissements, troubles de la vue, parfois troubles psychiatriques).

 

Il s’agit alors d’une forme extrême du mal de l’altitude et il faut immédiatement réagir en :

  • descendant immédiatement à l’altitude la plus basse et sans délai la personne qui souffre
  • consultant impérativement un médecin spécialiste

 

Nous connaissons un cas de crise sévère tous les deux ans environ (il survient en général dès les premiers jours en altitude). Nos équipes d’experts terrain, guides et accompagnateurs, sont formées à diagnostiquer les œdèmes quand ils surviennent, et à réagir de la façon la plus appropriée.

Comment préparer son corps à l’altitude avant le départ ?

S’entraîner physiquement avant un séjour en altitude ne protège pas du mal de l’altitude, mais est évidemment souhaitable : la pratique du vélo, de la natation ou de la randonnée (si possible en altitude) constituera une bonne préparation. Vous pouvez aussi consulter votre médecin traitant pour qu’il détecte d’éventuelles carences ou affections.

Éventuellement vous pouvez consulter un centre spécialisé dans la médecine de montagne pour vous rassurer (liste indicative de ces centres en France à télécharger ci-dessous).

Pour un séjour incluant des activités sportives (trekking, andinisme) au-delà de 3 000 mètres, nous vous demanderons de remplir un questionnaire de santé (à télécharger ci-dessous) : selon les réponses que vous apporterez, nous vous demanderons de présenter un certificat, délivré par un médecin, vous déclarant apte à la pratique d’activités sportives en altitude.

 

Prévoyez une acclimatation en douceur sur place

Pour atténuer les effets du MAM, et limiter les risques d’aggravation, deux règles d’or sont à respecter.

  • commencer doucement

Une semaine en altitude est généralement suffisante pour une bonne acclimatation.
Nous veillons particulièrement à ce que nos programmes commencent en douceur, avec, dans les premiers jours, des activités ou excursions peu éprouvantes, à proximité des centres de soin en cas de besoin, tout en ménageant des plages de repos.

  • monter progressivement

On conseille, au delà de 3 500 mètres, de ne pas monter de plus de 700 mètres d’une nuit à l’autre. Par exemple, en partant de 3 500 mètres, on pourra très bien escalader un col à 4 500 mètres (+1 000 m) à la condition de dormir plus bas, par exemple à 4 000 mètres, la différence d’altitude de ce bivouac par rapport au précédent n’étant alors que de 500 mètres. Tous nos programmes de trekking et andinisme sont conçus pour respecter cette progressivité.

Quelques conseils pour le séjour

 

Quelques conseils pour les premiers jours de votre arrivée :

  • Particulièrement les premières 24 heures, s’efforcer d’économiser ses forces, marcher lentement et avoir une bonne ventilation
  • ne pas faire d’efforts physiques inutiles ou inconsidérés « pour se tester », même quand on se sent en pleine forme (cela peut favoriser l’apparition du MAM)

Quelques conseils durant un trek ou une ascension :

  • éviter les efforts violents (pas de géant, sauter, courir, etc.)
  • ne pas se mettre en surrégime (par exemple en jouant au « dernier arrivé paye un coup »)
  • pour bien dormir, une fois arrivé au bivouac, monter de 200 à 300 mètres sans sac, y rester une heure et redescendre au camp
  • en cas de souffrance (à l’exception des maux de tête soulagés par la prise d’aspirine), il faut arrêter de monter et se reposer
  • si les signes persistent, il faut alors redescendre de 300 à 400 mètres, et ne reprendre la progression que le lendemain si les signes ont disparu ; dans le cas contraire, il faut renoncer à poursuivre le trek ou l’ascension

 

  • Toujours bien s’hydrater

Pour éviter la déshydratation (favorisée par la combinaison altitude + soleil + effort), il est primordial de boire beaucoup (3 à 4 litres chaque jour).
Ce sera l’occasion d’apprécier le « maté de coca » (infusion de feuilles de coca, boisson typique des Andes), énergétique et réputé excellent pour atténuer les effets de l’altitude.

Durant les treks ou ascensions, il faudra veiller à boire de l’eau minérale ou à purifier l’eau des ruisseaux, sous peine de connaître d’autres désagréments, notamment gastriques.

 

  • Toujours bien s’alimenter

Durant le séjour, et particulièrement lors d’un trek ou d’une ascension, pensez toujours à :

  • manger équilibré (les végétariens peuvent être carencés en fer, ce qui freine la production de globules rouges)
  • prendre un petit déjeuner abondant et complet
  • se ravitailler régulièrement : pour chaque journée en montagne, des vivres de course (barres de céréales, fruits secs, sucres) sont distribués par nos équipes d’accompagnement

Pour votre premier repas en altitude, nous vous conseillons de manger léger et de ne pas consommer d’alcool.

 

  • Quels médicaments contre le mal de l’altitude

Si vous suivez un traitement, demandez conseil à votre médecin traitant, il saura vous dire s’il y a des contre-indications à sa prise en altitude, des précautions à prendre, des symptômes dont il faudra guetter l’apparition …

En cas de maux de tête, préférer l’aspirine (qui fluidifie le sang) au paracétamol.

Ne pas prendre de somnifères, qui favorisent les pauses respiratoires pendant le sommeil, ce qui aggrave l’hypoxie (manque d’oxygène).

 

  • Le Diamox® contre le mal de l’altitude

Le Diamox® (acétazolamide) agit en augmentant la réponse ventilatoire au manque d’oxygène.
Nous déconseillons d’en prendre préventivement, il vaut mieux privilégier une acclimatation naturelle par une montée progressive en altitude.

Il est à noter par ailleurs que

  • le Diamox® peut provoquer des effets indésirables (perturbation du métabolisme)
  • le Diamox® est un diurétique qui risque d’entraîner une déshydratation
  • administré préventivement il rend difficile la détection d’un problème lié à l’altitude
  • Il peut cependant être utile d’en emporter, et nous recommandons sa prise
  • en cas de mauvaise acclimatation à l’altitude, notamment s’il y a persistance des maux de tête malgré la prise d’antalgiques
  • en cas d’ascension trop rapide
  • pour le traitement d’œdèmes périphériques (gonflement du visage, des mains, des chevilles, importants au réveil et s’atténuant dans la journée) sans autre signe de MAM

 

  • Ne pas refuser le diagnostic

Si on souffre en altitude, c’est le MAM jusqu’à preuve du contraire !
Ne pas se dire qu’on a mal à la tête parce qu’on a marché au soleil sans chapeau, qu’on vomit parce que les œufs de la veille n’étaient pas frais.

Le diagnostic peut être vexant pour un sportif bien entraîné, ou frustrant parce qu’il implique de mettre fin à un trek ou une ascension.

Mais le refuser peut aboutir à une catastrophe.

Il est indispensable d’être sincère avec soi-même et avec les guides et accompagnateurs qui encadrent le trek/l’ascension.

Ils ont une grande expérience du terrain, et seront en mesure de dispenser des conseils avisés et de prodiguer les premiers soins si nécessaire.

Il leur appartient de prendre la décision de laisser ou non un participant poursuivre un trek ou une ascension.

 

Contre indications en altitude

Le séjour en altitude, et particulièrement la pratique d’activités sportives (trekking, andinisme) en altitude est fortement contre-indiqué pour les personnes souffrant

  • d’insuffisance vasculaire
  • d’insuffisance respiratoire chronique
  • d’épilepsie
  • de maladies nécessitant des injections répétées (par exemple diabète insulino – dépendant)
  • de maladies cardiaques non stabilisées
  • de certaines maladies sanguines

Il est également contre-indiqué pour les personnes ayant subi une intervention neurochirurgicale, ou pour les personnes ayant souffert, lors d’un précédent séjour en altitude, d’un œdème cérébral ou pulmonaire.

 

Les séjours en altitude sont également déconseillés aux femmes enceintes et aux nourrissons (moins de 18 mois).

 

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