Un peu d'histoire sur l'Équateur

Histoire de l’Équateur expliquée par l’équipe Terra Ecuador, votre agence de voyage locale en Équateur.

 

Des nomades asiatiques aux polynésiens

Les recherches archéologiques montreraient que les premiers habitants de l’Équateur seraient des nomades asiatiques qui auraient traversé le détroit de Béring il y a quelques 20000 ans.
De nombreuses cultures vont alors voir le jour entre 10 000 ans avant J.C. et les années 1500. Les plus avancées de ces cultures sont les Bahias, Tolitas, Jama Coaque, Chorrera, Machachilla et, la plus ancienne de toute l’Amérique serait la civilisation Valdivia.

Vers 400 après J.C. apparaissent les Yumbos, dont la culture persistera jusqu’à l’invasion inca.
Mais ce n’est qu’au 11ème siècle que deux tribus organisées et structurées socialement se seraient démarquées des autres.

 

Les tribus Cara et Quitus

Au 11ème siècle le peuple Cara alors établit sur la côte pacifique conquit et assimilèrent rapidement les Quitus établi dans la Andes.

 

L’arrivée des Puruhas dans le sud du pays

En 1200, l’arrivée d’une nouvelle tribu les Puruhas fit son apparition dans le sud du pays L’union entre un prince Puruha et une princesse Shyri renforça leur royaume respectif et forma un empire puissant.

La première tentative d’invasion Inca

De leur côté les incas et leur chef Tupac Yupanqui établis dans les Andes péruviennes depuis le XIe siècle, décident d’étendre leur empire à l’Équateur. Les incas furent rapidement arrêtés par les Shyris.
Les Incas envahissent l’Équateur.

Huayna Capac succède à son père Tupac Yupanqui mort en 1493.
A son tour il décide d’envahir l’Équateur et réussi à vaincre les Shyris, agrandissant ainsi le royaume incas jusqu’à la Colombie. Espérant renforcer son pouvoir, il épouse la fille du roi déchu qui lui donnera un fils, le futur roi incas Atahualpa, le pouvoir est alors centralisé à Cuzco, le Quechua devient la langue commune à tout l’empire. Les populations sont déplacées de Quito vers Cuzco pour éviter toute rébellion et sont asservies sans jamais être assimilées.

 

L’empire Inca

L’Huayna Capac règne alors sur un vaste empire qui s’étend alors du Chili au sud à la Colombie au nord le long de la cordillère des Andes. L’agriculture est développée grâce à un nouveau système d’irrigation. L’empereur de cet empire est supposé être un descendant direct du dieu soleil « Inti ».

En savoir plus sur les peuples indigènes de l’Équateur.

Les premiers européens

La division de l’empire entre les deux fils, Huascar qui reçoit le Pérou au sud et Atahualpa qui reçoit l’Équateur au nord fragilise l’empire. Une guerre fratricide s’en suivra s’achevant par la victoire d’Atahualpa sur le royaume du sud à Ambato en Équateur en 1532.
L’empire s’en trouvera meurtri et divisé mais le bruit de ces richesses est entre temps parvenu jusqu’à Panama où se trouvent les espagnols. Ces espagnols tenteront d’accéder à plusieurs reprises à ce royaume plus au sud, Ruiz Bartolomé éclaireur envoyé par Francisco Pizarro débarque à en 1526 à Esméralda et sera le premier espagnol à fouler le sol équatorien. Ruiz est accueilli par des indigènes et couvert de cadeaux en signe de bienvenue. Il rencontrera de riches indiens parés d’or et découvre la cime enneigée du Chimborazo.
Il rejoindra Pizarro en Colombie pour repartir ensemble, plus au sud, vers le Pérou accueillis de la même manière, offrandes, or… ils repartiront avec en Espagne en 1528.
Lire l’article sur le mouvement des galions et vaisseaux pirates dans cette région.

 

Atahualpa, dernier empereur incas arrêté et étranglé

En 1532 Pizarro revient au Pérou et débarque à Camarjarca dans l’espoir de conquérir cette empire, le grand nombre d’incas faces à ses quelques centaines de soldats l’amènera à user de ruse pour arrêter Atahualpa, qu’il enfermera. Près à le libérer contre de l’or, il le fait rapidement jugé et exécuté quand il apprend la volonté de son peuple de venir le libérer.

 

La fin de l’empire inca

En 1533, les tribus s’allient aux espagnols contre les incas qui continuent le combat avec à leur tête le fidèle général Rumiñahui qui vaincra les espagnols et détruira Cajamarca. La dépouille d’Atahualpa est alors exhumée et transférée à Quito pour être enterrée une seconde fois.
Les tribus amérindiennes Cañaris et Puruhas avides de vengeances s’allient aux espagnols pour vaincre les incas. En 1534, lorsque les espagnols entrent dans Quito, la ville est totalement détruite avant d’être abandonnée par les incas. Quito, reconstruite par les espagnols devient alors San Francisco de Quito. Les contre attaques organisées par Rumiñahui seront vaines. Ce dernier sera torturé puis tué en 1534. 416 km plus au sud, la ville de Guayaquil est construite par Benalcázar, lieutenant de Pizarro en 1535. La ville sera détruite à deux reprises par les incas pour être définitivement reconstruite ensuite.

 

Expédition vers l’Oriente

En 1541, les conquistadors Gonzalo Pizarro et Francisco de Orellana entreprennent une expédition dans l’Oriente à la recherche de l’Eldorado. Mais une fois descendus des plateaux andins ils ont à faire face à la pluie et à d’étranges maladies qui déciment leurs troupes. Finalement Orellana avec sa troupe se sépare de Pizarro pour avoir une chance de trouver de l’or. Mais faute d’or et de nourriture se contente de suivre les rives du Rio Napo puis de l’Amazone par lesquelles il traverse le Brésil et l’Amazonie.

 

L’encomienda

En 1563, création de l’Audiencia Real de Quito, juridiction territoriale et judiciaire sous la tutelle du royaume d’Espagne. L’économie est alors basée sur l’exploitation des gisements d’or et d’argent qui s’épuisent rapidement. Les espagnol se tournent alors vers les terres fertiles des plateaux andins autour des volcans, idéales pour l’agriculture et subvenir aux besoins de l’empire espagnol. Les amérindiens constituent la main d’œuvre et travaillent dans des conditions atroces sous les ordres des espagnols dans un système appelé Encomienda, qui s’inspire fortement du système féodale. Pour récompenser les soldats espagnols, ils se voient attribuer un lopin de terre avec le contrôle de tous les amérindiens qui y habitent. Ce système basé sur le servage perdurera jusqu’au début du vingtième siècle.

 

La Grande Colombie

En 1822, le Général Sucre remporte, avec l’appui du général vénézuélien né à Caracas, Simon Bolivar, la bataille de Pichincha et chasse les espagnols de Quito. L’Audience Real de Quito, poussée par le Général Simon Bolivar, décide de s’unir à la Colombie, le Panama et le Venezuela pour former la Grande Colombie, dont Bolivar est le président. Mais cette unité ne dure pas et le rêve de Bolivar de créer une grande nation panaméricaine s’évapore. Simon Bolivar meurt quelques temps après en 1830 en Colombie.

 

L’indépendance

En 1830, l’Audience Real de Quito proclame son indépendance. Le général Antonio José Sucre est assassiné et Juan José Florès jusqu’alors général devient président.
En 1832 les îles Galapagos seront rattachées à l’Équateur. Charles Darwin visitera ces îles 3 ans plus tard pendant un court séjour de quelques semaines. Les premières décennies de l’indépendance verront l’abolition de l’esclavage en 1852 proclamée par le président José Maria Urbi et la succession de plusieurs présidents assassinés.
Gabriel Garcia Moreno président de 1860 à 1875, développe l’éducation et créé l’École Polytechnique, il entreprend également la construction du chemin de fer afin de relier la Sierra à la côte de Quito à Guayaquil. Il sera assassiné en 1875 par les libéraux le trouvant trop ferme sur sa conception de la religion.
Eloy Alfaro président de 1897 à 1912 sera tué également lors d’une émeute, premier président libéral élu, il achève la ligne de chemin de fer inaugurée en 1908 et abolit la peine de mort.
De 1922 à 1945, une crise économique et politique sans précédent verra une vingtaine de présidents se succéder au pouvoir. Le Pérou profitera de cette fragilité du pouvoir de Quito pour envahir le sud de l’Équateur en 1941. À l’issue de cette guerre, le « Protocole de Rio » accorde au Pérou des territoires d’Amazonie. L’Équateur revendique toujours ce territoire couvrant près de 175000 km², plus de la moitié de la superficie actuelle de l’Équateur.

 

L’Équateur entre dans l’économie moderne

En 1945, l’Équateur devient membre de l’ONU. En 1967, la découverte de pétrole à Lago Agrio en Amazonie fait apparaître une forte corruption et la ruée de nombreux entrepreneurs. L’arrivée des camions et bulldozers matérialisent l’envahissement du monde moderne et la forêt amazonienne diminue à une vitesse fulgurante, les tribus amazoniennes fuient toujours plus loin ce tumulte. Des richesses et une variété végétale et animale sont anéanties ou repoussées et l’or noir récoltée aux profits de grosses firmes telles Texaco, Arco ou Elf.
En 1969, l’Équateur intègre le pacte andin dont les autres membres sont la Colombie, le Pérou et le Chili.

 

La nouvelle constitution et la démocratie

En 1978, une nouvelle constitution, la 18ème, marque la fin d’une longue période de dictatures. Cette nouvelle démocratie voit le président démocrate Jaime Roldos Aguilera élu en 1979. Il met en place un programme scolaire pour endiguer l’analphabétisation. Puis se positionne politiquement contre les États-Unis, en soutenant les Sandinistes au Nicaragua et les Salvadoriens.
En 1981, il fait expulser des associations du pays, notamment « L’institut linguistique de Verone », association qui sous couvert culturel, servait en réalité d’espion économique en faveur des États-Unis. Il décèdera dans un accident d’avion le 24 mai 1981, jour de l’indépendance. Etrangement le général Omar Torrijos, un ami de Roldos qui s’opposait aux idées de Ronald Reagan décède également dans un accident d’avion.

 

L’actualité

Après une succession de présidents destitués par le peuple, une nouvelle ère s’est installée, avec l’arrivée au pouvoir de Rafael Correa en 2007. Ses positions initialement présentées comme avant-gardistes et nationalistes ont tourné à l’hyper-présidentialisme, avec un état sur-dimensionné ayant amené à un endettement gigantesque et une forte dépendance aux intérêts chinois, devenu l’allié imposé. Il a cependant modernisé l’État et nettement amélioré les infrastructures du pays.

 

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