Les mystères des cordelettes Incas
On associe essentiellement les quipus à la culture Inca, et en particulier à la gestion de leur empire, dont on connaît l’étendue notamment en se référant au Qhapaq Ñan, le chemin de l’Inca, objet d’un article précédent.
Il s’agit de cordelettes composées de nœuds dont l’agencement permet de constituer une « écriture » dont l’usage et la sophistication restent encore un mystère non percé.
On en connaît son usage administratif et en particulier comptable pour enregistrer les aspects comptables de l’empire (bétail, réserves, armée,…). Mais le lien étroit entre ces chiffres et leur emploi réel constitue toujours un objet de recherche. De plus il existe une forte probabilité que les quipus aient un sens non pas seulement arithmétique mais narratif, ce que confirment les écrits historiques de l’Inca Garcilaso de la Vega. Fils métis d’une princesse inca et d’un conquérant espagnol, parti à l’âge de 21 ans en Espagne, où il vécut jusqu’à la fin de sa vie, loin de la culture Inca.
La structure des quipus
La structure des quipus connus (entre descriptions de textes anciens et exemplaires des musées) est généralement la suivante (il existe en effet des violations à la règle) :
On compte tout d’abord trois types de cordes : une corde principale à laquelle sont attachées des cordelettes sur lesquelles se trouvent les premiers nœuds. Mais à ces dernières peuvent venir se rattacher d’autres cordelettes subsidiaires avec nœuds.
On trouve trois genres de nœuds, ceux en huit équivalents à une unité, des nœuds longs dont la valeur dépend du nombre de boucles le composant, allant de deux à neuf, des nœuds simples dont la position détermine la valeur. Se lisent les valeurs de haut en bas, en tenant la corde principale par ses deux bouts et en laissant pendre les cordelettes dépendantes. Voyez les images ci-contre.
Comment sont confectionnés les quipus
Mais dans la confection des quipus, certains chercheurs considèrent qu’il existe des alternatives représentant un choix intentionnel (on en dénombre sept plausibles) : le matériau employé par exemple, laine ou coton ; ou encore l’orientation des tressages ou des boucles des nœuds, les couleurs employées.
Les quipus étaient portés par un personnage singulier, le quipukamayok, qui les élaborait et parcourait donc l’empire pour porter ces « messages » aux caciques locaux ou administrateurs de l’empire.
De nombreux mystères subsistent autour des « outils » de communication. Nous vous invitons à jouer avec (surtout pour vos enfants) lors du circuit « Chasse aux Trésors de l’Équateur ».
Et pour pousser plus loin, cherchez sur internet un excellent article résumant l’état des connaissances sur ce sujet : Les khipu : une mémoire locale ? par Pierre Déléage, 2006.