Les premiers français à fouler le sol équatorien, qui appartenait encore au Pérou à cette époque (plus précisément à la Vice-Royauté du Pérou), sont venus en plein Siècle des Lumières.
Attirés par la controverse et les débats animés quant à la forme exacte de la terre, qui agitaient alors les membres de l’Académie royale des sciences de Paris (aujourd’hui connue comme le Collège de France).

  • La Terre était-elle parfaitement sphérique, aplatie aux pôles ou aplatie à l’équateur ?
    • Quelle était son inclinaison ?
    • Comment mesurer l’arc géodésique ?
    • Quelle est la valeur du degré d’arc de méridien proche de l’équateur ?

Deux missions géodésiques furent donc simultanément lancées par la France. La Mission du Nord qui s’est déroulée en Laponie en 1736-1737 et celle d’Équateur (1735- 1744) qui partit de La Rochelle.

Missions géodésiques ?

Vous aurez peut-être entendu parler de la mission géodésique française menée en 1735 par l’astronome Louis Godin, et constituée du géographe et marquis Charles Marie De La Condamine, du naturaliste Joseph de Jussieu, du mathématicien et physicien Pierre Bouguer.
Une vraie expédition d’échanges scientifiques, couplant mesures géodésiques et mesures astronomiques.
C’est d’ailleurs cette mission qui a donné son nom actuel au pays qui sinon aurait opté pour la République de Quito.

La première mission géodésique de 1736 à 1743.
• Pour les plus curieux, le roman de Florence Trystam intitulé Le procès des étoiles retrace de façon minutieuse et narrative cette formidable épopée.

La seconde mission géodésique de 1901 à 1906.
• Cette deuxième mission géodésique française est surtout connue pour ses contributions à l’astronomie, la botanique et la géographie. Moins cité, le domaine de l’archéologie bénéficie aussi de ses apports, notamment en ce qui concerne la connaissance des sites archéologiques monumentaux tardifs, ainsi que celle des coutumes indigènes locales.

Le site commémoratif de la « Mitad del Mundo »

(eg. la Moitié du Monde)

Symbole de la première mission géodésique, le site touristique de la Mitad del mundo symbolise la ligne imaginaire équinoxiale définie par la mission géodésique française en 1736.

Nous savons aujourd’hui qu’ils se sont trompés de quelques kilomètres et vous invitons à vous rendre à Quitstato, la vraie latitude zéro, où, grâce à un cadran solaire, vous découvrirez comment les peuples autochtones se servent depuis des millénaires du soleil pour définir les calendriers (solstices, équinoxes, saisons de récoltes) tout en représentant la course de la Terre selon un axe Est-Ouest avec un degré de précision déroutant. Vous y découvrirez des explications astronomiques nettement plus poussées qui remettent en perspective nos représentations du monde et les reconnectent avec les cosmovisions andines ancestrales.

La troisième mission en 2016 et son nouvel objectif

Les gouvernements équatoriens et français se sont accordés sur l’organisation d’une nouvelle mission. Évidemment elle est équipée de moyens plus modernes. Mais est constituée de Matthieu Perrault de l’Institut Géophysique de l’École Polytechnique Nationale, de Frédérique Rolandone et Jean Matthieu Nocquet de l’Institut français de Recherche et Développement (IRD), d’Angel Martinez de l’Institut Géographique Militaire équatorien. Une manière aussi de fêter le 280ème anniversaire de cette expédition scientifique.

L’objectif principal a été d’atteindre le sommet du Chimborazo, le sommet le plus élevé d’Équateur. Un GPS y sera placé et permettra – comme c’est le cas sur le Mont-Blanc – de mesurer avec une marge d’erreur de 1 cm l’altitude de ce volcan. Bien que sommet mesure 6268m, il est connu pour être le point le plus proche du soleil autrement dit, le plus éloigné du centre de la Terre. Cette mission permettra aussi, par une meilleure triangulation, de suivre les mouvements des plaques tectoniques ou de dessiner des cartes plus précises.

Pour ce faire Ivan Vallejo, le meilleur andiniste équatorien, Marco Cruz (voir circuit suivant) chez qui nous aimons à envoyer nos clients, avec d’autres guides de haute montagne, les ont accompagnés le 4 février 2016 au soir pour rejoindre la cime à 7h45 le lendemain. Un succès donc qui a permis de se connecter ainsi à une quinzaine de satellites internationaux et de débuter la valse des donnés qui seront par la suite analysées.

Voilà donc une prouesse qui ne manquera pas de stimuler nos amis alpinistes pour suivre les pas de cette nouvelle mission sur le sommet le plus élevé du pays.