Alors que dans l’océan pacifique, deux nations se disputent le butin d’une épave, revenons sur les galions espagnols et les corsaires anglais de passage en Equateur.
Les galions avaient pour fonction de rapporter à la couronne espagnole tout ce qui provenait du continent américain en passant par la « Casa de Contratación » basée à Séville et qui enregistrait tout ce qui rentrait dans le Trésor Royal.
Seulement ces voyages comportaient certains risques : non seulement en raison des écueils au sortir des ports de Salinas, Manta ou Esmeraldas en Équateur où les bateaux pouvaient se ravitailler en eau et aliments, mais aussi à cause des corsaires anglais qui ne manquaient pas de les piller. On considère que dans les eaux au large de l’Équateur 60 galions ont été coulés.
Quelques chiffres
Pour vous donner une idée de l’ampleur de cette aventure, l’UNESCO considère qu’il existerait près de 3 millions de bateaux coulés sur la planète. Durant la Colonie, on recense 1546 galions ayant fait le lien entre le Nouveau et l’Ancien Monde. Et on prétend qu’il y aurait 1 galion sur 8 qui ne serait pas parvenu à destination.
On connaît avec certitude les naufrages du Santa Teresa del Niño Jesús, près de l’île de Puná dans le golfe de Guayaquil, le San José ainsi que le Santa Leocadia et le Preciado aux environs de Santa Elena, le San Bernardo, le San Francisco et le San Cristobal au large de la province côtière de Manabi. Autant dire que ces eaux recèlent encore des secrets qui avivent l’intérêt des compagnies privées de recherche de trésors mais bien évidemment et aussi celle des gouvernements.
Dans ce panorama, les Galápagos ont joué le rôle de base arrière pour les corsaires anglais, l’équivalent de la Jamaïque pour les Caraïbes.
L’abondance de tortues, en dépit du manque d’eau douce, leur procurait une nourriture abondante et riche. Mais ces pirates au service non officiel de la couronne anglaise utilisaient aussi l’île de la Plata (près de Puerto Lopez) et celle du Muerto pour attaquer les galions.
Depuis 2015 il existe un règlement mis en place par le gouvernement équatorien et interdisant toute recherche au trésor à des fins commerciales. Et aucune mission de type archéologique n’a été récemment approuvée. On peut donc encore rêver à ces mystères boucaniers en visitant ces îles et imaginer ce qu’a pu être la vie de ces pirates que les fous à pattes bleues et les tortues ont dû regarder avec une certaine curiosité.